Jamais le dimanche ?

Xavier Bertrand Secrétaire général de l’UMP

Le repos dominical est un principe fondamental de notre société et doit le rester. Notre objectif n’est pas de troubler les grands équilibres. Ce n’est pas à la loi de changer les mœurs. C’est en revanche à la loi de corriger les anomalies qui, en ignorant les évolutions de notre société, sont des ennemis de l’emploi. Ne pas les corriger reviendrait à menacer des entreprises de déposer leur bilan et des employés de perdre leur travail.

De nouvelles habitudes de vie et de consommation existent dans notre pays. Nous ne pouvons pas les ignorer : travailler le dimanche est déjà une réalité, 7,5 millions de Français dont 3,5 millions tous les dimanches. La loi doit accompagner cette évolution et laisser la liberté de choix de vie et de travail. Nous croyons que la défense des principes est compatible avec le pragmatisme, qui permet de prévoir des exceptions.

Il faut préserver le repos dominical tout en permettant à ceux qui veulent travailler le dimanche de le faire avec des garanties sociales et sociétales. Ces garanties sont solides. Le travail le dimanche doit reposer sur le volontariat, les salariés bénéficieront d’un doublement de salaire et d’un repos compensateur. Un employeur ne pourra refuser d’embaucher une personne qui refuse de travailler le dimanche. Nous sommes arrivés à un équilibre pour les salariés qui souhaitent travailler le dimanche et pour tous ceux qui ne le veulent pas. Notre principe, c’est le libre choix, avec des garanties.

 

Jean-Claude Mailly Secrétaire général de Force ouvrière

L’extension du travail le dimanche s’inscrit dans une logique de flexibilisation et de déréglementation du temps de travail. De fil en aiguille aucune période ne doit pouvoir être considérée comme non travaillée (dimanche, nuit, par exemple). On suit ainsi la même logique que celle de la dérégulation des marchés financiers qui est une des causes de la crise de système que nous traversons.

Les motifs invoqués (volontariat, réponse aux besoins, créations d’emploi) ne sont que des alibis de communication. Ils font fi des questions économiques et sociales et du soubassement idéologique selon lequel la libre concurrence serait par nature bénéfique. Ce qui détermine le volume de consommation c’est avant tout l’évolution du pouvoir d’achat, non les plages d’ouverture. D’un autre côté, toute tendance à la banalisation conduit à effacer le caractère dérogatoire et les suppléments salariaux correspondants.

Enfin, fondamentalement, l’extension du travail le dimanche s’inscrit dans une logique d’individualisation des comportements, par ailleurs décriée, voir redoutée. Avoir un jour dans la semaine où l’on peut avoir la certitude de voir qui l’on veut et faire ce que l’on veut n’est pas de la paresse mais tout simplement du savoir-vivre.

 

http://www.liberation.fr/societe/0101626706-jamais-le-dimanche

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